Danser en espace public : improviser, traverser
du 8
Avr
2024
au 13
Avr
2024
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La compagnie Ex Nihilo explore depuis de nombreuses années le lien entre la danse et les espaces urbains. Au fil des projets, un dialogue s’est instauré entre les danseur·seuse·s et la ville, avec une affection particulière pour les lieux en déshérences, négligés et interstitiels.
Ces lieux nourrissent le geste pour créer des chorégraphies éphémères ou inspirer une performance.
Quel engagement nécessite le travail dans l’espace public ? Comment se placer, se déplacer ? S’exposer, se mettre en jeu ? Révéler les espaces ? Quels sont les enjeux à investir un lieu au regard des usages et des habitant·e·s ? Quelles modalités de la rencontre inventer ?
Le lieu n’est plus simplement un espace dans lequel on joue mais un partenaire qui se représente, se raconte, avec lequel le·la danseur·seuse/performeur·seuse noue une relation interdépendante. Outre la préparation physique propre à Ex Nihilo, ce stage propose d’explorer le travail in situ :
- définir et choisir un lieu,
- repérer les espaces,
- s’installer,
- mesurer les impacts avec les espaces urbain et les usagers : partage, négociation, friction
Objectifs pédagogiques
Aborder la danse comme un dialogue avec l’espace :
- observer, explorer, s’approprier différents espaces dans la ville,
- observer et repérer les contraintes et les singularités des lieux,
- créer une relation sensible avec ces espaces,
- prendre appui sur cette observation pour construire une présence singulière en groupe ou en solo à partir de consignes d’improvisation,
- construire et structurer une improvisation qui révèle un mode de relation ou un regard personnel avec l’espace choisi.
- être en capacité de garder la concentration et l’interprétation au travail malgré les interférences du dehors (bruit, passants,questionnement,public non convié…),
- approfondir sa capacité d’interprétation dans un contexte « hostile »,
- construire avec ses partenaires à travers, duos, trios, quatuors et plus des séquences dansées écrites reproductible pour un espace choisi.
Appréhender la danse en espace public comme une expérience relationnelle :
- prendre conscience du rapport à l’instantané, à l’immédiat et à ce que cela implique pour l’interprète, le·la danseur·seuse ou le·la performeur·seuse,
- être attentif aux actions et interactions avec l’espace extérieur et à la manière dont elles interfèrent sur la performance,
- expérimenter l’improvisation comme première approche de l’écriture in situ,
- élaborer et construire des actions en écho avec sa propre sensibilité prenant appui sur une lecture sensible du paysage urbain.
- prendre en compte cet espace partagé avec les passants,
- être en capacité de créer de la discussion et de la relation avec un public non convié.
Compétences visées
- utiliser les techniques d’improvisation chorégraphique pour se mettre à l’écoute de l’environnement et observer la façon dont il agit sur soi,
- choisir des typologies d’espaces de jeu et déterminer une forme chorégraphique en fonction d’un lieu,
- appréhender les logiques d’usage d’un lieu pour négocier et défendre sa présence,
- réagir à des situations de frottement ou de friction et être capable de s’y adapter,
- mesurer l’impact de son intervention.
- situer sa pratique au regard des fondamentaux et de la contemporanéité de la création en espace public,
- écrire pour l’extérieur, en extérieur, en écho avec un site choisi.
Recommandations et témoignages
En moyenne, les participant·e·s recommandent ce stage à 100%. (source édition 2023)
«Ayant le désir de créer des projets en danse dans l’espace public de la ville où je réside, lors de ce stage j’ai pu expérimenter à travers différents lieux cette action de performer dans ses espaces partagés. J’ai pu être guidée à la fois pour négocier ses espaces et aussi pour trouver dans ma danse la connexion avec la singularité de chaque type de lieux. La pratique, les discussions et informations, les videos, l’observation des autres stagiaires ont répondu à mes questionnements et même alimenté mes envies.»
Manon, stagiaire édition 2023
« Sur l’aspect médiation je repars avec plein de clés, d’expériences personnelles, de celles du groupe, des formateurs. (…)
Ces clés permettent d’entrer dans l’espace avec sérénité parce que tu vas toi aussi être en observation des gens, tu sais que tu as plusieurs possibilités pour faire face à une tension, pour t’affirmer, par le dialogue voire par le départ. Cest hyper important, tout autant que faire attention à la matière, à l’architecture »
Edition 2022
« Au bout de trois jours, j’ai déjà pu porter un regard plus complet sur l’espace ce qui permet à la fois de s’en détacher et de l’occuper de manière personnelle »
Edition 2022
« Être dehors du matin jusqu’au soir permet d’apprivoiser la danse dans la rue dès l’échauffement/ expérimentations très variées/ proposition d\’échauffement avec des phrases chorégraphiques utilisant le support du matériel urbain. (…) Formation riche, bon équilibre entre des moments dirigés et des moments d\’improvisation. »
Elise, stagiaire édition 2021
« De nombreux challenges m’ont permis de progresser. »
Windy, stagiaire édition 2021
Formateur·rice·s
Jean-Antoine Bigot - Chorégraphe, danseur, co-directeur de la compagnie Ex Nihilo
Fort d’un parcours d’interprète de 10 ans en compagnie, il collabore avec Ex nihilo dès 1998 notamment sur les réalisations cinématographiques. En 2000, il rejoint Ex nihilo pour sa deuxième création Tourne Vire et partage depuis la direction avec Anne Le Batard, pour les différentes créations jouées en extérieur et en intérieur. Parallèlement à sa carrière de danseur, il poursuit son travail plastique à travers le dessin et la peinture. Il expose dans différents lieux, du grand format (2m50 sur 2m50) au format carte de visite. Avec Derrière le blanc, il affirme ce désir d’assembler ses deux passions dans une performance. Convaincu lui aussi de la nécessité de la transmission, il forme danseurs professionnels et amateurs à la technique de la compagnie Ex nihilo, à travers son répertoire, en France et à l’étranger.
Anne Le Batard - Chorégraphe, danseuse, co-directrice de la compagnie Ex Nihilo
Fondatrice d’Ex nihilo en 1994, elle a co-écrit avec Jean-Antoine Bigot une quinzaine de pièces pour l’espace public ou pour la scène diffusées en France et à l’international. Elle a développé une écriture spécifique de la danse axée sur la réactivité et l’immédiateté empreinte d’une grande résonance avec les sites choisis.
Elle enseigne le répertoire et la technique de la compagnie à des publics professionnels et amateurs, scolaires et universitaires, à travers des workshops et des créations spécifiques.