Les MOOCs

Un MOOC, acronyme de Massive Online Open Course, désigne un cours en ligne ouvert à tou·te·s, accessible gratuitement ou à faible coût via une plateforme numérique. Ce format innovant, né aux États-Unis dans les années 2000, s’est imposé comme un outil majeur de pédagogie numérique, notamment grâce à des caractéristiques captivantes qui le rendent accessible au plus grand nombre.

Un MOOC se distingue par :

  • Son accessibilité massive : les participant·e·s peuvent suivre le cours depuis n’importe où dans le monde, en se connectant simplement à une plateforme dédiée.
  • Son format innovant : les cours sont présentés de manière interactive et dynamique à travers des vidéos, des podcasts, des webinaires ou des activités collaboratives.
  • Sa dimension participative : les apprenant·e·s interagissent via des forums, des chats ou des outils collaboratifs comme les wikis. Ces échanges enrichissent le parcours éducatif.
  • Son approche modulaire et flexible : le contenu est structuré en modules ou chapitres, permettant aux utilisateurs de progresser à leur rythme.
  • Une validation des acquis : à travers des exercices autocorrigés ou des évaluations par les pairs, les participant·e·s peuvent suivre leur progression et, souvent, obtenir une attestation de réussite.

Pourquoi suivre un MOOC

Les MOOCs ont été conçus pour rendre le savoir accessible à tous, indépendamment de la localisation, des contraintes financières ou des niveaux de compétence. Voici quelques avantages qui les rendent attractifs :

  • Apprendre à son rythme : Les vidéos et ressources sont disponibles en ligne, ce qui permet de choisir les moments et la vitesse d’apprentissage qui conviennent.
  • Formats variés : Contrairement aux cours traditionnels, les MOOC intègrent des supports multimédias, rendant les contenus plus accessibles et engageants.
  • Un accès prolongé : Les contenus restent disponibles plusieurs mois, permettant une consultation répétée et approfondie.
  • Gratuité et ouverture : La majorité des MOOCs sont gratuits ou accessibles à un faible coût, démocratisant ainsi l’accès au savoir.

Les MOOCs dans la démarche de la FAI-AR

Les MOOCs développés par la FAI-AR s’inscrivent dans une volonté d’explorer et de partager les savoirs autour des pratiques artistiques en espace public. Fidèle à sa mission de formation et d’accompagnement, la FAI-AR propose des outils pédagogiques accessibles à tou·te·s, qui mêlent innovation, interactivité et réflexion approfondie sur des thématiques clés de la création artistique et des droits culturels dans l’espace public.

Ces cours en ligne offrent une opportunité unique de s’immerger dans des notions essentielles, tout en favorisant les échanges au sein d’une communauté internationale de professionnel·le·s, d’artistes et de passionné·e·s. En développant ces ressources numériques, la FAI-AR réaffirme son engagement en faveur de la transmission des savoirs et de la valorisation des pratiques artistiques dans leur diversité et leur richesse.

Lancé en 2016 dans le cadre du programme IN SITU ACT, ce MOOC est le fruit de près de deux ans de travail collaboratif entre le réseau européen IN SITU, ARTCENA (centre national français du théâtre, du cirque et de la danse) et de nombreux artistes et professionnel·le·s européen·ne·s.

Pour la première fois, il synthétise des connaissances théoriques et pratiques sur la création artistique en espace public. Ce cours interactif et gratuit, accessible en français et en anglais, s’adresse aux artistes et acteur·rice·s culturel·le·s du monde entier.

Pourquoi ce MOOC ?

Ce MOOC invite à explorer des questions fondamentales liées à la création en espace public :

  • Qu’est-ce qu’un espace public ?
  • Pourquoi investir artistiquement des lieux non dédiés ?
  • Comment les artistes utilisent-ils ces espaces à travers le monde ?
  • Quels défis légaux et techniques rencontrent-ils ?

La pédagogie du MOOC

« Create in Public Space » est conçu comme un outil d’analyse et de découverte structuré en 4 modules principaux. Chaque module se décompose en :

  • Vidéos courtes (environ 3 minutes chacune)
  • Interviews d’artistes et de professionnel·le·s européen·ne·s
  • Activités pédagogiques pour valider les apprentissages
  • Ressources complémentaires pour approfondir les connaissances

Programme du MOOC

Module 1 : Création en espace public, vue d’ensemble

L’objectif de ce premier module est d’offrir une vision d’ensemble de la création artistique en espace public. Il s’agit de découvrir ce domaine aux réalités multiples, dont le dénominateur commun est de rassembler les œuvres et les démarches d’artistes qui ne s’inscrivent pas dans les lieux dédiés à l’art, la cage de scène du théâtre – black box – ou la salle blanche de la galerie d’art ou du musée – white cube. Cette définition en creux est suffisamment large pour intégrer une variété infinie de propositions hors les murs. Les trois chapitres de la semaine offrent des clés de compréhension de ce domaine des arts en espace public, à partir de trois entrées : histoire, repères esthétiques et organisation professionnelle.

Module 2 : Écrire avec l’espace public

Ce second module est consacré aux spécificités du travail dramaturgique en espace public. La dramaturgie se définit comme la phase et les modalités d’élaboration du propos et les procédés de transposition des contenus à la scène.
L’espace public étant une scène particulière, le travail dramaturgique compose avec les éléments de la vie ordinaire qui entrent en résonance avec l’œuvre. Le module est organisé en trois chapitres :

  • L’espace comme médium : rôle des lieux dans la construction narrative et dramaturgique
  • Régler le regard : procédés et manières de prendre en compte l’espace
  • Porter un discours : catégories esthétiques liées aux intentions dramaturgiques de l’artiste.

 

Module 3 : La scénographie en espace public

Le troisième module du MOOC se focalise sur le travail scénographique en espace public, qui consiste pour l’artiste à choisir, à délimiter et à aménager un espace scénique qui n’est pas défini au préalable. Cette partie se divise en trois chapitres :

  • Oeuvres et lieux en dialogue : influence réciproque des lieux et des œuvres
  • Les outils du scénographe : procédés de composition et de transformation des espaces publics en espaces scéniques
  • Lire et repérer les lieux : initiation au repérage comme premier outil d’écriture scénographique.

 

Module 4 : La place du public

Le quatrième module du MOOC est dédié à la relation aux publics. Nous l’avons compris : la scène ne préexiste pas au geste artistique et c’est à l’artiste d’en définir les contours et les formes. De la même façon, la relation aux publics n’est pas donnée d’avance et peut se développer de mille manières : c’est à l’artiste de définir le point et le mode de rencontre entre l’œuvre et son public.
Cet enjeu est au cœur de l’écriture des propositions en espace public et constitue une dimension centrale du travail artistique.

Créé par la FAI-AR, le réseau européen IN SITU et Réseau Culture 21, ce MOOC s’inscrit dans le projet (UN)COMMON SPACES 2020-2024, co-financé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne. Il s’appuie sur le projet de recherche-action “Habiter l’espace public” (2020-2023) mené par Réseau Culture 21, pour offrir une ressource unique aux artistes, producteurs et organisateurs d’événements artistiques.

Gratuit et bilingue (français-anglais), ce cours en ligne aide les créateur·rice·s à intégrer les droits culturels dans leurs démarches artistiques, tout en offrant une grille d’analyse pour repenser les espaces publics à travers leurs dimensions sociales, politiques et symboliques.

Pourquoi ce MOOC ?

Les espaces publics ne sont jamais neutres. Ils sont traversés par des récits, des rapports de force et des usages qui influencent leur appropriation et leur ouverture. Ce MOOC propose d’aborder les enjeux qui façonnent ces lieux :

  • Comment cohabiter malgré les conflits d’usage ?
  • Quelles dynamiques participatives peut-on engager pour une gouvernance démocratique ?
  • Comment raconter ces espaces de manière inclusive et constructive ?

En sensibilisant les artistes et les professionnel·le·s aux dimensions culturelles, sociales et politiques de l’espace public, ce cours aide à bâtir des projets plus riches, conscients des enjeux contemporains et respectueux de la diversité.

La pédagogie du MOOC

Ce MOOC est organisé en 7 chapitres, chacun explorant une thématique clé des droits culturels en espace public. Chaque chapitre inclut :

  • Une capsule sonore d’introduction pour poser les bases de la thématique.
  • Une leçon en vidéo qui met en lumière les enjeux liés aux droits culturels.
  • 2 à 3 récits d’expériences : témoignages concrets d’artistes, chercheurs et opérateurs culturels.
  • Des ressources complémentaires pour approfondir vos connaissances.

Ce MOOC se veut une ressource essentielle pour les artistes, programmateurs et organisateurs. Il les accompagne dans l’élaboration de projets artistiques conscients des tensions, des représentations et des enjeux culturels qui façonnent les espaces publics.

En intégrant ces réflexions dans leurs démarches, les participant·e·s enrichiront non seulement leurs créations, mais contribueront aussi à une utilisation des espaces publics plus démocratique, inclusive et respectueuse des droits culturels.

Le programme du MOOC

 

Cohabitations et conflits d’usage

L’adage « la liberté des un.e.s s’arrête là où commence celle des autres » induit une mise en concurrence des libertés. Cette idée restreint la pensée d’un espace partagé et pose l’interdit et l’obligation en soubassements de la vie commune. L’adage détourné « la liberté des un·e·s commence là où commence celle des autres » pose au contraire l’interdépendance de nos libertés et réaffirme les droits comme principes plutôt que comme exceptions. Plutôt que de chercher à faire cesser les usages avec des intentions de « tranquillité » ou de « sécurité », comment l’acteur public peut-il préférer l’exigence de la démocratie à la neutralisation de l’espace public ? Peu d’espaces permettent aux personnes de se rencontrer et de débattre, si ce n’est lorsque les conflits sont déjà cristallisés. Cohabiter demande de pouvoir se parler, de s’organiser et de questionner ensemble les règles de vie commune.

Commande politique et participation citoyenne

Les élu.e.s appellent de leurs vœux la participation citoyenne. La co-construction de l’action publique est revendiquée : on cherche à « faire » participer les habitant·e·s. Les méthodes mobilisées sont pourtant marquées de contradictions : la participation est souhaitée, mais dans un cadre de « commande ». Les dynamiques auto-organisées manquent de soutien et de légitimité. Peut-on générer la participation citoyenne par la commande politique ? Est-ce le rôle du politique ? Ne s’agit-il pas plutôt d’être à l’écoute et au service des citoyen.ne.s ? Ces processus participatifs n’assignent-ils pas trop souvent les habitant.e.s à une image et un rôle pensés à leur place, au moment où le politique l’aura choisi dans le temps contraint du « projet » ? L’immaturité de la démocratie participative persiste et conduit à une instrumentalisation qui sert surtout à légitimer l’action politique.

Frontières et mobilités

L’espace public est maillé de frontières, physiques et symboliques qui contraignent ou orientent les usages et les interactions. Ces frontières sur lesquelles se fonde souvent l’action publique peuvent être un frein à l’exercice des droits fondamentaux et de la citoyenneté. Elles peuvent générer ou renforcer des conflits, entraver la liberté de circulation ou limiter les possibilités de s’approprier son milieu de vie et d’y développer des sociabilités. Comment l’action publique peut-elle favoriser les manières de voisiner, de créer du commun au-delà des frontières, plutôt que de les renforcer ? Quelles porosités et circulations peut-elle encourager, entre les communautés, entre les espaces publics et privés, entre les paysages ?

Récits, fiction et réalité

Les territoires sont faits d’histoires qui se racontent, ou non. Héritées de longue date ou plus récentes, ces histoires ouvrent les portes de la fiction comme une capacité à dire le réel : elles sont récits. Ces récits rendent visible, permettent de connaître et de reconnaître, racontent des usages et des manières d’habiter. Mais quelles histoires désire-t-on raconter ? Qui est légitime à être auteur·rice de ces récits ? Que produit la fiction sur le réel ? Comment faire entendre une diversité de voix, y compris celles qui se taisent ? Comment entrent-elles en conversation ? Produire ou transmettre des récits sur un lieu et ses habitant·e·s peut avoir des conséquences importantes sur leurs conditions de vie. Ces récits peuvent assigner et entretenir des représentations ou des fantasmes, comme donner un nouveau souffle aux lieux et à leurs habitant·e·s.

Articulation et gouvernance

Les politiques publiques sont interdépendantes mais leur mise en œuvre reste compartimentée. Les espaces publics sont de puissants révélateurs de ces dysfonctionnements structurels et mettent en lumière les besoins d’articulations entre acteur·rice·s. Qui décide de quoi dans l’espace public, de son aménagement à ce qui peut s’y vivre ? À qui appartient-il ? Comment sont travaillés les conflits et dissensus ? Comment droits et responsabilités s’articulent-ils ? Favoriser le croisement et la complémentarité des savoirs, savoir-faire et expertises, dans une démarche de coopération, permettrait de développer des modalités de gouvernance plus démocratiques de ces espaces et de considérer de manière plus systémique l’ensemble des enjeux qui les traversent.

Appropriations licites et illicites

L’appropriation de l’espace public est inégale selon les lieux, les genres, les âges, les heures… S’approprier un lieu, c’est pouvoir s’y sentir chez soi, l’investir par des usages, mais aussi en prendre soin. La légitimité à être acteur·rice des lieux se construit avec ce sentiment d’appartenance.
Les cadres réglementaires sont le plus souvent fondés sur l’idée que l’interdit ou l’obligation garantissent la liberté de tous et toutes. Il faut pourtant parfois oser la transgression pour s’approprier un lieu. Des usages spontanés peuvent rapidement être considérés comme illicites s’ils n’ont pas été validés en amont par l’autorité publique. Certaines formes qui s’expriment dans ces usages sont néanmoins nécessaires pour faire évoluer l’action publique. Comment les reconnaître et les soutenir sans les formater ?

Représentation et rapports de force

L’espace public est le lieu d’une vie collective où se mêlent des personnes qui n’ont pas décidé de vivre ensemble. Il est le théâtre de rapports de force nourris de représentations qui alimentent aussi les dynamiques de régulation de l’action publique. Ces rapports de force induisent des inégalités d’accès et d’usage des espaces entre les personnes, certains modes de vie étant considérés comme moins légitimes au regard de normes sociales et culturelles dominantes qui donnent le ton. Qui dicte la norme ? Comment déconstruire les représentations et les assignations ? Comment favoriser la diversité plutôt que l’uniformisation des modes de vie ? L’espace public est un espace politique où doivent pouvoir s’exprimer et se débattre les références de vie de chacun·e, afin de permettre à tous et toutes d’y prendre place dans le respect des autres.