Créatrice d'images vivantes et mouvantes
Nina
Gazaniol
Diplômée en Arts du Spectacle et en Journalisme, elle étudie le détournement de la télévision à travers la performance artistique dans le mémoire « Don’t hate the Media, Be the media », fait des stages chez ARTE et approche le cinéma expérimental tout en s’impliquant dans de multiples projets trans-disciplinaires.
En 2013, elle intègre la Formation supérieure pour la création en espace public (FAI AR / Marseille) où elle développe son intérêt pour l’architecture, les territoires, les notions d’espaces et d’habitants, et travaille à entrechoquer culture pop et classique.
Depuis 2015, elle imagine de multiples projets tout en cultivant un précieux rapport à la recherche et à l’écriture. Elle collabore régulièrement avec différents groupes et artistes dont BallePerdue Collectif (Toulouse/ France), Anna Anderegg (Allemagne / Suisse) et KompleX Kapharnaüm (Villeurbanne / France).
Son travail, au croisement des arts visuels et de ceux de l’espace, de la performance et du documentaire, interroge une écriture plastique ancrée dans le réel. Et inversement.
Intention artistique
L’ensemble de ma recherche gravite autour de l’image qu’elle soit métaphorique, brute, plastique, vivante ou numérique. Je tourne, retourne, détourne, compose, donne à voir pour mieux comprendre ce que je ne comprends pas ou ne veux pas comprendre.
Tout part toujours du réel comme une aventure dans le quotidien, une pêche documentaire, une immersion sociologique avec un goût prononcé pour la théorie et les études scientifiques. J’ai pas peur de le dire : je commence toujours comme si j’allais faire une thèse à Harvard. J’ouvre les livres et je pars gratter le terrain. Imbibée de ma vaste liste de maîtres à copier (Ulrich Seidl, Jean Libon et Marco Lamench, Lars Von Trier, Harmony Korine, Andreï Tarkowski, Roberto Minervini), la vidéo enregistre ce qui y est vrai et aussi le faux que j’y fabrique.
Stimulée par le cinéma, la télévision, les livres en papier, la mode, les vieilles peintures, Wikipedia, le CNRTL et les trajets en voiture. Provoquée par toutes sortes de fascinations pouvant aller d’une couleur (le noir) à un bâtiment (sur 7 étages), d’une personne (Shannon Wilsey actrice porno qui s’est suicidée à 23 ans) à une musique techno électro dance (Final Song) ou un roman (Raison et Sentiments de Jane Austen), je finis toujours par embarquer des majorettes et dessiner des cartes topographiques sur Google pour les poser dans une pièce blanche en plus ou moins bon état.
Animée par les univers pop et décadents (comme la chute fracassante du rêve américain sur le carrelage de ma cuisine) mais aussi par les univers bruts et fragiles (comme ma propre chute sur le même carrelage), je tente de fabriquer une esthétique du paradoxe. J’interroge avec humour et détresse le statut de la «norme» et du «normal». Je traque son étrangeté et la transfiguration du banal. Je le compacte pour calibrer un monde en déséquilibre entre l’espace mental et sa réalité. Je filme depuis le vertige, l’étrangeté, le bizarre comme le revers de la normalité. Comme l’ombre est la banalité de la lumière.