Plasticienne
Lara
Gueret
Textes écrits au printemps 2021 par Anaïs Heluin, pour un projet développé entre septembre 2020 et juin 2021 dans le cadre de la formation supérieure.
Biographie
Française, née en 1985. Après une formation de maquilleuse et perruquière aux Ateliers du Griffon à Lyon, Lara Gueret intègre l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence. Elle y développe une pratique importante du dessin, puis se tourne vers l’installation. Elle sort diplômée en 2016, avec l’envie d’aller davantage vers le vivant.
Après avoir dessiné de nombreux portraits à la pierre noire, en grands formats, Lara Gueret a créé des installations qu’elle décrit comme les paysages de ces personnages. Ces paysages sont bleus, ils libèrent la mémoire dont étaient souvent prisonniers, les femmes, les hommes et enfants souvent rudes des dessins, à travers lesquels l’artiste questionnait le poids de l’héritage. Son désir de poursuivre, de compléter cet univers la mène vers une pratique nouvelle : l’écriture pour l’espace public. À la FAI-AR, Lara Gueret acquiert des outils qui viennent compléter ceux qu’elle a développés en arts plastiques.
Retour sur le projet personnel de création
Pendant l’écriture de son projet personnel de création, Lara a été accompagnée par
Marie Reverdy, dramaturge.
Dans Des fois je dis n’importe quoi (titre provisoire), Lara Gueret affirme la part autofictive de son travail. Sans se confondre exactement avec lui, le personnage qu’elle développe a bien des points communs avec elle. Comme elle par exemple, elle a longtemps vécu avec sa famille sur un voilier. Elle en a gardé un rapport très particulier à l’espace : une sensation de petitesse, d’équilibre précaire, qu’elle fait partager à ceux et celles qui viennent l’écouter. Lara Gueret a fait le choix de porter la voix de cette version d’elle-même qui ne tient qu’à un fil : celui de la parole. Une parole qui ne s’arrête jamais, une logorrhée qui enchaîne les histoires à une vitesse folle, dans l’urgence.
En assumant ce geste de parole publique tout à fait nouveau pour elle, Lara Gueret recherche un jeu « vrai ». C’est en tant que non-comédienne, et en tant que plasticienne qu’elle traite la parole dans ce seule en espace. La langue, pour elle et son personnage, est un moyen d’étendre le territoire d’abord minuscule qu’elle occupe. C’est aussi une façon de construire de petites images qui forment un tout fragmenté. Un monde où chacun est invité à s’installer comme il le souhaite, mais toujours avec empathie.