Comédienne etc.
Morgane
AUDOIN
De 2007 à 2009, Morgane Audoin suit la formation d’art dramatique des Classes de la Comédie de Reims, puis mène un Master de géographie autour des migrations internationales à l’Université de Poitiers.
Elle y rédige notamment deux mémoires sur les dimensions territoriales et mémorielles du travail de la compagnie de théâtre El Ajouad, basée à Oran. Elle intègre ensuite L’Atelier du Livre qui Rêve, compagnie jeune public basée en région nantaise. Pendant trois ans, elle y expérimente la vie de théâtre de troupe lors de nombreuses représentations (en écoles, médiathèques, salles communales…) et anime des ateliers en milieu scolaire.
Intention artistique
Le parcours de comédienne de Morgane Audoin la mène rapidement à jouer en extérieur (plages, balade contée…). Elle y découvre un plaisir contagieux, un rapport incandescent au présent, la possibilité d’y jouer avec les aléas, portée par une énergie nécessairement en alerte.
À la FAI-AR, elle vient chercher un appui au niveau de l’écriture et de la dramaturgie, et poursuivre une réflexion sur la dimension politique de l’espace public en tant que bien commun, au regard notamment des revendications et manifestations sociales qui l’agitent
ces dernières années.
Son projet Nenna (« mamie » en arabe algérien) prend pour point de départ une mémoire familiale construite entre l’Algérie et la France, pour rendre sensibles des fragments d’histoires de guerre, d’indépendance et d’immigration. Seule en jeu, la comédienne emmène le public dans sa quête : retrouver la recette idéale des msemens, galettes feuilletées à base de semoule que sa grand-mère lui prépare depuis l’enfance. S’émancipant des codes du théâtre documentaire, cette traversée de l’espace public propose de délier une parole libre et simple – tantôt légère, tantôt grave – en adresse directe au public, pour faire résonner un récit commun.
Ponctué de stations, le déambulatoire théâtral prend appui sur les singularités et l’imprévu des lieux parcourus, dans un aller-retour entre texte écrit et décrochages. Partagées avec les spectateurs rendus complices, les émotions intimes évoquent un pan de l’histoire et en appellent aux notions universelles de l’exil, de l’héritage, des racines et de l’identité.
TUTRICE / Maïa Ricaud, directrice artistique / Cie Les Chiennes nationales
Textes de Julie Bordenave.